Origine

Saisir la Vie ?

"Je donne le temps
Je compte le temps
Je prends le temps
Je remets le temps à demain
Je force le temps
Je me noie dans le temps
Où en suis-je dans ce tourbillon qui passe? "*

Pas satisfait je reste un chercheur, un chercheur de Vie. Parfois je me sens dans le rythme et le mouvement de la vie ; il y a une jouissance qui en découle, et me pousse à marcher pour m’approprier cet espace-temps. De la marche je passe vite à la course effrénée ; le désir de capturer m’épuise ; Stop ; il faut prendre le temps.
L’artiste prend donc tous les instruments nécessaires pour interroger la nature. Il part à la recherche de ces lignes de vie, de cette fluidité statique qu’offrent les veines du bois. Il les scrutent, cherche leur signification profonde. Il poursuit la Vie, sans l’atteindre. La matière n’a pas encore donné sa réponse, mais le temps du chemin est nécessaire pour changer d’approche.
En son temps le bois parle, enfin : les lignes des veines ne sont qu’un témoin de la vie, une trace du vécu, pas la vie elle-même ; elles ne sont que souvenir du mouvement d’un autre temps. L’artiste est obligé de réaliser qu’il lui faut changer de vocabulaire intérieur, que la question initiale est mal formulée. Il n’est pas possible de capturer le mouvement.

La Vie ne peut pas être saisie, il faut se laisser saisir par elle.

Phanoé

*extrait de « Quatre petits bouts de pain » de Magda Hollander-Lafon.

	Saisir la Vie ? "Je donne le temps Je compte le temps Je prends le temps Je remets le temps à demain Je force le temps Je me noie dans le temps Où en suis-je dans ce tourbillon qui passe? "* Pas satisfait je reste un chercheur, un chercheur de Vie. Parfois je me sens dans le rythme et le mouvement de la vie ; il y a une jouissance qui en découle, et me pousse à marcher pour m’approprier cet espace-temps. De la marche je passe vite à la course effrénée ; le désir de capturer m’épuise ; Stop ; il faut prendre le temps. L’artiste prend donc tous les instruments nécessaires pour interroger la nature. Il part à la recherche de ces lignes de vie, de cette fluidité statique qu’offrent les veines du bois. Il les scrutent, cherche leur signification profonde. Il poursuit la Vie, sans l’atteindre. La matière n’a pas encore donné sa réponse, mais le temps du chemin est nécessaire pour changer d’approche. En son temps le bois parle, enfin : les lignes des veines ne sont qu’un témoin de la vie, une trace du vécu, pas la vie elle-même ; elles ne sont que souvenir du mouvement d’un autre temps. L’artiste est obligé de réaliser qu’il lui faut changer de vocabulaire intérieur, que la question initiale est mal formulée. Il n’est pas possible de capturer le mouvement. La Vie ne peut pas être saisie, il faut se laisser saisir par elle. Phanoé *extrait de « Quatre petits bouts de pain » de Magda Hollander-Lafon.
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