Descente aux entrailles
Remonter le temps et l’espace pour retrouver. Discerner la porte, l’origine. Ouvrir doucement.
Oser affronter les vieilles douleurs, les éclats de verre, l’arête des pierres brisées, les blessures encore béantes. Prendre le risque de rouvrir des cicatrices mal fermées. Souffrir.
Descendre toujours plus profond, dans l’obscurité, vers l’inconnu de nos vies.
Avoir peur, mais croire.
Croire qu’il y a de l’espoir, qu’au fond un trésor est caché. Ne pouvoir le voir, tout en sachant qu’il est là, sous les scories crachées par la fournaise de la vie.
Avoir foi. Foi en soi-même. En ce qui a été déposé en nous. En celui qui habite en nous.
Prier ! Prier pour voir remonter quelque éclat. Pour avoir le courage d’affronter le flot noir et les odeurs des rêves en putréfaction. Pour avoir la force, la constance et toujours l’espérance de la résurrection.
Rencontrer les strates de la peur, les murs de la colère, les douloureux sillages creusés par l’incompréhension, les flux de douleur. Traverser nos frontières. Tous ces efforts pour un jour…
Trouver. Goûter. Rêver à nouveau. S’émerveiller. Jouir d’un espace élargi. Se déployer. Vivre pleinement.
Phanoé